« Mes petites histoires » : Nathalie Lété à la Piscine (flash-back)

Juin 2015 : le Rat de Musée et son compagnon de vie et de route, que nous appellerons ici le Rat Prof, visitent Roubaix.

Le Rat de Musée a appris qu’une artiste contemporaine, dont il apprécie beaucoup le travail, a été invitée pour une rétrospective à la Piscine : c’était l’occasion rêvée pour faire d’une pierre deux coups! (Vous pouvez retrouver mon post sur la Piscine ici.)

« Mes petites histoires » est une exposition très ludique, qui plonge le visiteur dans l’univers loufoque de Nathalie Lété ; cette touche-à-tout née en 1964 réalise avec beaucoup de talent des objets en céramique, des tapisseries, du papier peint, des tissus… Elle s’inspire beaucoup des contes de fées, notamment le Petit Chaperon Rouge, qui la fascine.

Dès l’entrée, le ton est donné par une petite note de l’artiste : « Regardez avec vos yeux, pas avec vos mains, sinon je vous MANGE! »

On plonge ensuite dans une forêt fantasmagorique, on visite des petites cabanes de grand-mère, on traverse même une salle de dissection avant d’aboutir dans une boucherie géante…un vrai régal pour les yeux et l’imagination, extrêmement sollicitée tout au long du parcours.

Pour une fois, les cartels sont quasi-inutiles : certaines allusions sont évidentes, mais d’autres réalisations sont juste des invitations à laisser divaguer son esprit…et c’est parfait comme ça!

La boutique, très riche, est un véritable pousse-au-crime : on ne peut pas en sortir sans avoir acheté quelque chose!

Expo Nathalie Lété
Les contes de fées...
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La Piscine : immersion réussie!

Pour ce premier post, j’ai choisi de vous parler d’un très beau musée que j’ai découvert il y a quelques temps : il s’agit de la Piscine, à Roubaix (59100).

Cette ville du Nord-Pas-de-Calais célèbre pour son patrimoine textile, où furent par exemple fondés La Redoute ou Les Trois Suisses, est surtout très marquée par son histoire industrielle, qui se ressent encore dans son tissu urbain.

Classée Ville d’Art et d’Histoire depuis 2001, Roubaix s’efforce de valoriser son patrimoine notamment dans ces deux principaux musées : la Manufacture des Flandres (dans mon programme de visite pour novembre) et la Piscine, sous-titrée Musée d’Art et d’Industrie André Diligent.

C’est une structure très originale, installée dans un établissement public de bains-douches ouvert en 1932, et conçu dans le plus pur style Art Déco (mention spéciale à la magnifique verrière que l’on aperçoit sur la photo). Après la fermeture de la piscine à la fin des années 80, la ville, qui cherchait un endroit pour y présenter les collections amassées au fil du temps (le musée muncipal ayant fermé dans les années 50), décide de réinvestir le bâtiment.

L’œil du Rat :

Dès l’entrée, on est tout de suite plongé dans l’ambiance, avec des photos de baigneurs en costumes, des panneaux « baignoires dames/baignoires hommes » ou « vestiaires ». Dans la salle principale, le grand bassin en eau oriente le regard et définit l’espace à lui seul ; des bruits d’eau et de cris de nageurs sont régulièrement diffusés, ce qui crée une atmosphère très particulière, entre immersion et contemplation. Les pédiluves et les espaces douches, de chaque côté du bassin, sont réinvestis pour y présenter des sculptures ou des objets (magnifiques céramiques de Picasso, notamment). Au bout du plan d’eau, un portique en grès polychrome signé Sandier apporte une belle ponctuation.

Les collections picturales sont très axées 19ème siècle, mais j’ai repéré un superbe Foujita et un Vuillard plutôt sympa ; dans la « salle animalière », du côté des baignoires, sont également présentées des sculptures de François Pompon, sculpteur dijonnais que j’apprécie beaucoup.

Le cadre, exceptionnel, justifie à lui seul une visite. Les éléments de la piscine et des baignoires sont admirablement intégrés au projet muséographique, comme les grandes cuves dans la librairie-boutique.

Petits bémols concernant la présentation des toiles (un accrochage traditionnel, donc forcément un peu rigide), et les cartels, trop exhaustifs.

Côté médiation, le musée s’intéresse aux collégiens et aux lycéens, avec le « Promène-Carnet », axé autour de parcours définis dans les collections, avec des thèmes comme « l’art animalier », « le sport » ou encore « la pudeur ».

Les plus jeunes ne sont pas vraiment choyés dans la visite basique ; les quelques dispositifs intégrés au parcours de visite (les « Malles à Jeux » dans les bancs de certaines salles, et très bien conçues par ailleurs) sont plutôt réservés à un coeur de cible âgé de 10 ans et plus, et ne sont pas suffisamment signalés à mon sens.

Le programme d’animations est riche en revanche, avec de nombreux ateliers et la possibilité de fêter son anniversaire au musée, par exemple. Le parcours des sens, notamment les visites olfactives, doit être intéressant à tester : dommage que rien ne soit précisé à l’accueil…ou peut-être juste aux familles avec enfants?

Le musée organise régulièrement des expositions temporaires ; celle que j’ai eu l’occasion d’admirer lors de ma visite, une belle rétrospective Nathalie Lété, fera l’objet d’un autre billet (le lien ici).

Le + du Rat :

Le restaurant Meert, situé au cœur du musée, est vraiment sympa. Les noms des plats sur la carte sont autant d’allusions aux œuvres présentées lors des expositions temporaires : une continuité plutôt alléchante!